L’étude de documents, de leur traitement informationnel et de leur circulation implique en effet d’étudier la construction du sens des systèmes et des processus documentaires. (dir. Courbières C. et Couzinet V., (2006), « Du bleu horizon à l’horizon documentaire : représentation des connaissances à l’aube de la construction européenne », in Timimi I. et Kovacs S. Cette stratégie évoquée, qui est double et asymétrique, situe l’objet documentaire à deux moments différents : le moment de son intentionnalité et le moment de son utilisation. L’horizon documentaire, à l’image de l’horizon d’attente, n’est pas figé, il se modifie et projette la com-préhension de l’objet documentaire dans un ensemble d’objets que le sujet récepteur (ré)active. Concernant l’objet documentaire, c’est bien à sa matérialité signifiante que l’on doit s’attacher en priorité, à la fois comme manifestation d’une représentation et comme actualisation de connaissances, joignant dès lors le phénomène de la connotation au fait de dénotation : « la dénotation renvoie essentiellement à la conceptualisation du référent ; la connotation est dépendante du savoir (cognitif), du vouloir (intentionnel), de l’énonciation, et, éventuellement du contexte et de la situation » (Pottier, 1992b, 74). 3En reliant à son tour la notion d’information (documentaire) à celle de signe, Jean Meyriat souligne la nuance fondamentale posée en son temps par Robert Escarpit entre la notion d’information et la notion de savoir (Escarpit, 1991, 203) – nuance qui doit être entendue à la lumière de la différence essentielle de nature entre l’information mathématique et l’information sociale largement explicitée par Yves Jeanneret (Jeanneret, 2007). Ce qui ne signifie pas qu'on ne puisse pas retrouver, reconstruire (au moins partiellement) l'oral dans telle catégorie sociale, à tel endroit.D'une certaine façon, de l'oral à l'écrit, c'est peut-être comme de la nature à la peinture : certaines sont plus réalistes que d'autres, plus photographiques même, mais tout ne passe pas. Passons ... En tout cas, si la langue orale et la langue écrites sont bien deux réalités différentes, il n'empêche que, dans le fait, les correspondances sont parfois étroites. Le thème de l'épreuve de français était : 'les inter-relations entre langue écrite et langue orale'. On peut définir la communication comme la transmission, de la part d’un émetteur, d’un ensemble de signes qui est perçu et interprété par un récepteur dans un lieu et un temps déterminés. After proposing a definition, we posit the notions of documentary signification and virtuality as prerequisites for representation, which occurs especially in documentary languages. Néanmoins, il faut noter que la représentation documentaire ne renvoie pas à ce que Gottlob Frege désigne sous le terme de représentation – qui reste pour lui essentiellement individuelle (Frege, 1971, 105-106) –, mais bien au sens et à la dénotation tout à la fois. Boutaud J.-J., (2007), « Du sens, des sens : Sémiotique, marketing et communication en terrain sensible », Semen, http://semen.revues.org : (consulté le 24/02/2012). 1Le concept de document fonde la documentation en tant qu’ensemble de pratiques, dispositifs et usages. ), Les sciences de l’écrit : Encyclopédie internationale de bibliologie, Paris, Retz, pp. Pointer l’action institutionnalisante du récepteur dans la définition de l’objet documentaire impose en même temps de l’appréhender à partir de son actualisation en tant qu’objet signifiant. Précisément : Jasmin semble dire que l'écrit, c'est ce qui est graphique (avec des lettres) et que ce qui est oral est sonore (s'entend, plus un peu de non verbal). Cette problématique, qui s’appuie sur les apports de la sémantique linguistique et textuelle, nous invite à réfléchir plus largement aux soubassements sémiologiques qui sous-tendent le cadre général d’une théorie de la documentation. La « Réforme du collège » de 2016 en France et le « Piano Nazionale Scuola Digitale » en Italie, document auquel l’enseignement de notre pays fait référence depuis 2015, mettent au premier plan l’importance de l’emploi du numérique dans le milieu scolaire et, plus en particulier, dans le cadre de l’enseignement. » « je sais pas » mais pleut-il ? Boutin E., Liu P., Goria S., Dumas P. et Amos D., (2008), « Les SIC à partir du thésaurus Rameau : représentation ou interprétation ? Cher Gb, je ne crois pas qu'il faille prendre écrit et oral dans un sens physique ou matériel. je ne suis pas. C’est pourquoi nous voyons un discours spontané, elliptique et explicité. L’appréhension de l’information en tant que signe disponible pour la constitution d’une mémoire documentaire rejoint la théorisation du document dont la virtualité consubstantielle achève de proclamer son impossible définition. Si elle est oralisée, elle reste écrite, plus une couche d'oral. 591-622. 16Dans un article sur la science de l’information, Jean Meyriat évoquait ainsi la linguistique et la sémiologie comme sciences pourvoyeuses d’un « équipement méthodologique » (Meyriat, 2001b, 256), un peu à l’image de l’outillage sémiotique qui sert les études marketing (Boutaud, 2007). 367-405, http://dlist.sir.arizona.edu/2312. 81-91. Fondin H., (2005), « La science de l’information ou le poids de l’histoire », Les enjeux de la communication, http://w3.u-grenoble3.fr/les_enjeux/2005/Fondin/home.html. Savoir si on peut *directement* retrouver l'oral parlé par la France d'en haut, d'en bas, ou du milieu, dans les textes écrits, je ne sais pas : s'il y a un « auteur », ça me semble a priori la plupart du temps improbable (mais bien entendu la distance peut être plus ou moins éloignée entre ce qui est écrit et l'oral) –Céline est très écrit : il le dit lui-même qu'il a travaillé d'arrache-pied, que c'est très difficile de faire la petite musique ; le théâtre même populaire est soumis à des règles ; Pouget ne parle pas comme le peuple ; et même Barbusse ?– ; s'il n'y a pas d'auteur (enregistrement du témoignage d'un plaignant), ou si celui-ci est discret (courrier intime à des familiers par monsieur ou madame Lambda), ou s'il a pour projet de rapporter l'oral (étude de la prononciation, discours direct), on s'en approche probablement. Il ne resterait plus la moindre trace des parlers oraux avant Edison, s'il ne s'était trouvé des gens pour les noter par écrit. http://www.sosphilo.com/perspective/lan … ion.html#2. », in Les sciences de l’information et de la communication : affirmation et pluralité, 16e Congrès de la SFSIC, 11-13 juin 2008, Compiègne, http://www.sfsic.org/congres_2008/spip.php?article125. Escarpit R., (1991), L’information et la communication : théorie générale, Paris, Hachette. Rapidement imposé, documentation devient dans les années 1930 « le mot-centre d’une activité de recherche et de traitement des documents, organisée à cette époque » (Rey, 1998, 1114). Cette contamination s’explique par l’intention de reproduire  le langage quotidien ,ainsi donnant un effet de réalismes,mais  une autre analyse plus profonde  dit qu’elle est le fruit inconscient de l’assimilation des deux registres, qui a donné naissance à une nouvelle langue qui porte une nouvelle réalité. De l’anecdote à la généralisation. 3.- Langage écrit . Si la voie sémiologique continue d’être empruntée comme cadre général d’une théorie de la documentation (Mai, 2001 ; Raber et Budd, 2003 ; Lund, 2010), c’est bien parce que les objets, systèmes ou processus documentaires ne peuvent être envisagés hors de cette « nébuleuse du sens » qu’évoquait Saussure. 4La référence au signe comme caractéristique de l’information documentaire sous-tend de la même manière la définition autorisée de l’information dans le Vocabulaire de la documentation : « élément de connaissance susceptible d’être représenté, à l’aide de conventions pour être conservé, traité ou communiqué. ), Les sciences de l'écrit : Encyclopédie internationale de bibliologie, Paris, Retz, pp. Briet S., (1951), Qu’est-ce que la documentation ?, Paris, EDIT. À partir de ces deux visées communicationnelles distinctes, nous avons insisté sur la notion de virtualité comme fondatrice de l’objet documentaire, le moment de l’interprétation du document primant sur celui de sa production ; tout objet se voulant document ne le sera qu’à partir du moment où il sera (re)construit en tant que tel, l’absence de (re)construction du sens d’un objet documentaire invalidant son statut même de document (Courbières, 2008). La parole est une expression verbale de la pensée, la faculté de ... L’écrit fait partie intégrante du processus d’intervention, ), Jean Meyriat, théoricien et praticien de l'Information Documentation. Il s’agira de penser à l’écriture comme forme de production de la réalité par conséquent comme forme de production du … La posture scolaire caractérise davantage la manière dont ’élève essaie avant tout de rentrer dans les normes scolaires attendues, tente de se caler dans les attentes du maître. Cette représentation se trouve mise en abyme au travers des systèmes d'organisation des connaissances que constituent les langages documentaires. de compréhension de l’écrit réalisée par S. Cèbe, R. Goigoux et S. Thomazet. Le débat ? 4) Vidéo : l’oral pour apprendre Éléments qui contribuent à l’apprentissage des élèves. VI, n° 2, http://www.revue-texto.net/Inedits/Coseriu_Theses.html. Figure 1 : le papillon sémantique de Bernard Pottier. Les faits de langue ne sont donc qu'une partie du langage. 143-159. L’écrit CAPES-CAFEP 2004 L’écrit de géologie 1 CAPES-CAFEP 2004 L’écrit SUJET LA GÉOLOGIE DE LA FRANCE À L'ÉCHELLE DU 1/1 000 000e A) De la sismique à la carte géologique Sur le document 1 sont localisés différents profils de sismique réflexion présentés dans les documents 3 et 4. Le tout constitue une unité autonome » (Boulogne, INTD, 2004). » « je sais pas  » mais pleut-il ? 36-59. Catalogue des 552 revues. L'itinéraire proposé dans cet article invite à considérer cet objet au regard des notions de signe, d'information et de savoir, selon lesquelles se déploie sa dimension épistémologique. Bonjour, je commence seulement à rédiger une thèse dont le sujet est "La langue parlée dans le roman de Chmelev l"Année du Seigneur". Meyriat J., (1993d), « La bibliologie parmi les sciences de l’information et de la communication », in Estivals R. 66, n° 5, pp. La représentation documentaire réside alors dans cette tension entre un dit documentaire et un dire documentaire (Courbières, 2011). ), Médiations et usages des savoirs et de l’information : un dialogue France-Brésil, actes du 1er colloque du réseau MUSSI, Rio de Janeiro, 4-7 novembre 2008, pp. c’est à la rencontre [...] de personnalités représentant des courants scientifiques différents (A. G. Greimas et R. Barthes, pour la sémiologie et la sémiotique, Jean Meyriat pour les Sciences de l’information et de la documentation, Robert Escarpit, pour les sciences de la communication...), que tient l’idée d’un projet de constitution d’interdiscipline regroupant ces courants (Ollivier, 2001, 340-341). 57, n° 5, pp. Lorsque cette première phase mise en place, il est indispensable de choisir le moyen de communication efficace qui est capable d’atteindre toutes les personnes visées : la communication verbale ou non verbale. À l’aube des années cinquante, Suzanne Briet reprend ces deux caractéristiques fondamentales qui identifient le document en tant qu’objet signifiant. Meyriat J., (1993a), « Langages documentaires », in Estivals R. Figure emblématique de ce courant européen, Roland Barthes conçut la sémiologie comme une branche de la linguistique, inversant par là même la proposition saussurienne : « la langue est le domaine des articulations, et le sens est avant tout découpage » (Barthes, 1964, 114). En d’autres termes, et à partir de la distinction posée en 1892 par Frege entre le sens (der Sinn) et la dénotation (die Bedeutung), on peut convenir que, d’une part, la saisie des langages documentaires en tant qu’outils vise à déterminer la dénotation des propositions documentaires, c’est-à-dire leur fonction de désignation des connaissances à représenter. ), Indice, index, indexation : Actes du colloque international organisé les 3 et 4 novembre 2005 à l’Université Lille 3, Paris, ADBS, pp. Un écrit utilitaire s’inscrit toujours dans un schéma de communication. 152-154. Ces signes n’appartiennent pas nécessairement au langage écrit ; et s’ils lui appartiennent, l’objet peut être fait de bien d’autres matières que du papier » (Meyriat, 1993b, 152). Écrire est un art, soit un jeu de conventions entre l'auteur et le lecteur. Raber D. et Budd J. M., (2003), « Information as sign : semiotics and information sciences », Journal of Documentation, vol. PUF, 1990. 159-170. Meyriat J., (1993c), « Documentation », in Estivals R. 41, pp. Cela explique les différences entre les langues ... Notez que, pour faire simple, je n'ai pas signalé que le symbole porte également une part d'arbitraire, arbitraire motivé, à la différence du signe. Nous pourrons définir la différence entre le discours écrite et parlé de manière suivante : Le locuteur et l’auditeur sont en présence, il y a donc une communication directe où il y a l’immédiateté du message et la  possibilité d’un échange immédiat. De plus, c'est souvent très terne. L’exigence sémiologique, dont la visée est de décrire les conditions de production et de saisie du sens nous semble devoir guider, de fait, les études actuelles sur l’organisation des connaissances.