Et qu’on ne condamne donc pas son expérience de lecture à rester sourde aux éventuels « signaux dissonants » qu’elle fait entendre vis-à-vis de l’idéologie dominante. 37  Dans un article ancien, Frank Wagner avait déjà critiqué à raison ce préjugé méthodologique (« Lire Les Trois mousquetaires aujourd’hui », Romantisme, n° 115, 2002, p. 53-63). sous la direction de Patrice Franchet-d'Espèrey et de Monique Chatenet, en collaboration avec Ernest Chenière, Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, Srpskohrvatski / српскохрватски, musée national archéologique d'Athènes, Fichier d’autorité international virtuel, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Bellérophon&oldid=180734421, Article utilisant l'infobox Personnage (fiction), Article avec une section vide ou incomplète, Catégorie Commons avec lien local identique sur Wikidata, Article de Wikipédia avec notice d'autorité, Page pointant vers des dictionnaires ou encyclopédies généralistes, Page pointant vers des bases relatives aux beaux-arts, Portail:Mythologie grecque/Articles liés, Portail:Religions et croyances/Articles liés, Portail:Biographie/Articles liés/Religions et croyances, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. Ost, François, « Mesure pour mesure de Shakespeare : les lois pénales sont-elles faites pour être appliquées ? », Les Cahiers de la Justice, n°4, Paris, Dalloz, 2010. Bellérophon triompha une fois de plus. La dernière modification de cette page a été faite le 10 mars 2021 à 14:38. Eco, Umberto, De Superman au surhomme, Livre de Poche, « Biblio essais », 1993. Mais, comme l’a déjà suggéré  Laetitia Tabard, directrice de notre brigade médiéviste3, si l’on veut, en tant que critique littéraire, œuvrer jusqu’au bout au triomphe de la justice dans la fiction, on ne peut pas se contenter de la phase policière de l’enquête : on doit également élargir son champ d’investigation à la critique judiciaire, et offrir aux personnages de fiction ce qui constitue, au sein du monde réel, un droit fondamental et inaliénable de l’individu : la possibilité d’être équitablement jugés. 51  Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, édition citée, p. 1327. (...) La sentence équitable sera celle qui assurera l’équilibre des plateaux33. Sur cette question, voir Jean-Claude Zancarini et Romain Descendre, « A. Gramsci et la littérature ‘‘national-populaire’’. 19  Sur la position ambivalente des instances juridiques sur la question du duel, voir Jean-Noël Jeanneney, Le Duel, une passion française, Paris,Seuil, 2004, et Uri Eisenzweig, Le Duel introuvable, Vincennes, PUV, 2017. 12 Pour juger, en toute conscience, un personnage de fiction, il n’est donc pas inutile d’avoir des notions de Droit, et il est judicieux de reconstituer le contexte juridique et, plus largement, le cadre normatif général de la société fictive dans lequel celui-ci évolue (reflet direct, ou non, de celui dans lequel vit l’écrivain). Culture - Premier magazine d'actualité français, L'Obs analyse en direct l'actualité politique, sociale, culturelle, en France et dans le monde. Perrault-Maynand[6]. Tabard, Laetitia, « La littérature comme cas juridique : le procès de la belle dame sans merci », workshop international de critique policière, 2018, en ligne http://intercripol.org/fr/thematiques/critique-judiciaire/la-belle-dame-sans-merci-est-elle-vraiment-sans-merci.html. Dans le film Mission Impossible 2 de John Woo, sorti en 2000, l'équipe est aux prises avec une organisation ayant créé un virus exterminateur, la « Chimère Â», dont le seul remède connu s'appelle le « Bellérophon Â». Lecture des Cahiers 21 et 23 », cours d’agrégation donné à l’ENS Lyon, 2019, en ligne : http://cle.ens-lyon.fr/italien/litterature/periode-contemporaine/antonio-gramsci-et-la-litterature-nationale-populaire-lecture-des-quaderni-21-et-23. Un des héros les plus connus des petits Allemands, c'est Jim Knopf du roman de Michael Ende, une ... Mythe de la femme fatale ou ennemie du peuple ? 38  Sur l’opposition entre « roman populaire » et « roman problématique », voir Eco, op. Initiée par Pierre Bayard avec Qui a tué Roger Ackroyd ? 29On pourrait certes considérer que Monte-Cristo, se réfugiant derrière l’idée de fatalité, avait nourri l’intention, publiquement déclarée dans l’extrait ci-dessous, de laisser la jeune femme décimer tous les membres de sa belle-famille — et qu’il a donc pris consciemment le risque que périssent, dans l’affaire, des innocent(e)s : C’est une famille d’Atrides ; Dieu les a condamnés, et ils subiront la sentence ; ils vont tous disparaître comme ces moines que les enfants fabriquent avec des cartes pliées, et qui tombent les uns après les autres sous le souffle de leur créateur, y en eût-il deux cents.45, 30Il faudrait alors requalifier le chef d’accusation en non-assistance à personne en danger (où les peines prévues sont de l’ordre de l’emprisonnement ou d’amendes substantielles) ; mais cette désignation n’apparaîtra pas dans le code pénal avant la seconde moitié du XXe siècle, et, comme je l’ai dit précédemment, il me paraîtrait assez injuste d’exiger d’un personnage de fiction, même d’un prétendu surhomme, de se soumettre à des lois postérieures de plus d’un siècle par rapport à la législation en vigueur à l’époque de la diégèse. 8  Pour le xixe siècle, on peut notamment penser aux travaux récents initiés par Marion Mas et François Kerlouegan, Le Code en toutes lettres. On pourra donc lui reprocher sa trop grande confiance en son infaillibilité, et sa certitude, comme il s’en vante justement auprès d’Héloïse lorsqu’il disserte sur l’art de l’empoisonnement, d’être capable de « diriger le hasard »46. Iobatès, loin de le récompenser, l’envoya combattre les belliqueux Solymes, peuple montagnard de Lycie. Tressaillant d’allégresse, l’intrépide Bellérophon saisit le cheval ailé : tel qu’un breuvage calmant, le frein dont il presse sa bouche modère sa fougue impétueuse ; alors, s’élançant sur son dos, Bellérophon, revêtu de ses armes, le dresse au combat en se jouant. Et donc, que cette citation ne dit aucunement qu’il ait su préserver des innocents de ses foudres. Contexte américain, contexte occidental », les Cahiers de la Justice, n° 2, 2016. 182). cit., p. 19) définit le roman populaire comme consolant, alors que le roman problématique crée, chez son lecteur, de l’inconfort, de l’inquiétude et du doute ; et précise immédiatement que, hormis ce critère, ils sont parfaitement similaires dans leurs modalités narratives et leur écriture. Il lui demanda alors d'éliminer la Chimère, un monstre qui causait de grands ravages dans son pays, persuadé que le jeune homme y trouverait la mort. Eco, Umberto, Les Limites de l’interprétation, Paris, Grasset, 1987. Peut-être, dans notre lecture, et en vertu de la règle selon laquelle la distinction entre paralittérature et œuvre littéraire authentique peut être ténue et peut relever d’un jugement de valeur spontané, intime et subjectif56, devrions-nous adopter la même précaution, et considérer toute fiction comme problématique jusqu’à ce qu’on puisse définitivement la condamner comme populaire (consolante, manichéenne, proposant un partage étanche entre les bons, toujours innocents, et les méchants, toujours coupables). (« Fondation d’Intercripol »https://www.fabula.org/colloques/sommaire4820.php). 137-140). 21Il se trouve que — nobody’s perfect — je ne corresponds pas au lecteur idéal présupposé, sinon par Dumas lui-même36, du moins par la critique37 : je suis une femme, et ma période de rébellion adolescente n’est déjà plus qu’un lointain souvenir (il ne me semble d’ailleurs pas, à la réflexion, qu’elle m’ait jamais fait miroiter des fantasmes de toute-puissance). Forum Sujets Réponses Derniers messages; L'actualité du PSG Pour débattre sur l'actu, les matches et les joueurs de l'équipe pro 1,145 Bellérophon tomba dans un buisson d'épines, devint aveugle et erra sur la terre jusqu’à sa mort après avoir vu son fils Isandros tué par les Solymes, et sa fille Laodamie, qui meurt par la volonté d’Artémis, de maladie soudaine et inconnue[9]. Sans aucune reconnaissance de la part des habitants, Bellérophon les maudit, et obtint de Poséidon qu’il sortît du sein de la terre des exhalaisons salées dont l'amertume corrompait tous les fruits. 11Retiendra-t-on alors comme circonstance atténuante la manière dont sa sincérité révèle l’hypocrisie bien-pensante de la société coloniale, ou éveille la conscience du lecteur ou de la lectrice à l’absurde de la condition humaine ? L’homme est bien audacieux lorsqu’il croit à l’infaillibilité de son jugement.24. Jean Dujardin et sa première femme Gaëlle Demars, enceinte, à Paris ... jeudi 22 octobre 2020 dans Le retour du héros sur ... recevez les alertes de la rédaction en temps réel. Prends ce philtre, seul capable de rendre les coursiers dociles ; après l’avoir offert Ã, Le Belléphoron de la marque d'imprimeur des Perier chevauche ce même Pégase, Les morts soudaines et de raison inconnue sont vues comme la volonté d’. Il réussit à apprivoiser Pégase près de la fontaine de Pirène où le cheval ailé aimait s'abreuver. 18  On pourra voir, dans cette optique, Nicolas Disseaux et Marine Ranouil (dir. 18Il s’agit donc d’une de ces œuvres qui mettent en scène un héros typiquement romantique, « sujet affranchi de toute loi extérieure à soi-même et qui pense la liberté poétique comme inconditionnelle »30 ; qui serait donc, comme le montre Christine Baron, un « mauvais auxiliaire du juge car il ne représente que lui-même »31 et ne prétend en aucun cas se soumettre à la norme commune. Bref, plus je trouvais dans ce roman populaire, souvent regardé avec condescendance, ce que François Ost a parfaitement décrit chez Shakespeare : une intrigue qui semble conforter les préjugés, et pour ceux qui ont l’oreille plus fine, une musique qui aura bientôt fait d’en dissoudre les pesantes certitudes.40. Les Olympiques de Pindare, composées dans le cadre des jeux olympiques, rapportent la capture de Pégase par Bellérophon[4] : « Bellérophon brûlait du désir de dompter Pégase qui devait le jour à l’une des Gorgones, aux cheveux hérissés de serpents ; mais ses efforts furent inutiles jusqu'au moment où la chaste Pallas lui apporta un frein enrichi de rênes d’or. Or, à l’exception de quelques rares condamnations expéditives49, le héros de Dumas a bénéficié, depuis deux siècles, d’un non-lieu pour cause de popularité. 3Bref, lire c’est juger, et, pour comprendre la fiction, il n’est donc pas inutile de se demander ce qu’on définit soi-même comme juste ou injuste. 33  Jacques Hamelin, Procès imaginaires, introduction p. 22. Les emblèmes étaient un lion à la proue et à la poupe, un dragon. Dans Le Comte de Monte-Cristo, on assiste au procès de Benedetto, ancien bagnard, petit malfrat endurci et sans scrupules ; on y révèle alors que l’accusé n’est autre que le fils caché du procureur Villefort, chargé de l’instruction du procès ; enfant né d’une relation adultérine, que son père avait cru mort à la naissance et enterré dans le jardin de la propriété où les amants se donnaient rendez-vous. Tous les textes équestres produits sous l'enseigne du Belléphoron utilisent du matériel typographique des éditions Wecheliennes, des lettrines en bois taillées d'après Holbein et trois xylographies hippiques d'Hans Sebald Beham[18]. 4  Philippe Hamon, Texte et idéologie, Paris, PUF, « Quadrige », 1984, p. 226-227. Partant des recherches déjà abondantes sur les rapports entre droit et littérature, cet article vise, à travers le cas particulièrement problématique du Comte de Monte-Cristo, à poser les bases méthodologiques de la critique judiciaire – branche en pleine expansion de la critique policière théorisée par Pierre Bayard depuis Qui a tué Roger Ackroyd ? Et le sage Zeus s’unit à Laodamie, et elle enfanta le divin Sarpédon couvert d'airain. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Â. 57  Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, éd. Wagner, Frank, « Lire Les Trois mousquetaires aujourd’hui », Romantisme, n° 115, 2002. Teissier-Ensminger, Anne, La Beauté du droit, d’Anne Teissier-Ensminger, Paris, Descartes et Cie, 1999. 25  Alexandre Dumas [1844], Le Comte de Monte-Cristo, Paris, Gallimard, « Folio classique », t. I, 1998, p. 616. 10Jugera-t-on, par exemple, comme le suggère Camus lui-même à propos de L’Etranger, que Meursault est condamné à la guillotine, non pas à cause du meurtre qu’il a commis, mais parce qu’il refuse de feindre des sentiments moraux consensuels, parce qu’il s’obstine à dire la vérité ? Job étudiant, stages et offre d'emploi en alternance, dépôt d'offre avec L'Etudiant - L'Etudiant En Droit français, elle permet notamment de distinguer l’homicide (tuer quelqu’un) du meurtre (tuer quelqu’un volontairement) et de l’assassinat (tuer quelqu’un de façon mûrie et préméditée). (1998). 32  Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, édition citée, t. I, p. 167. Il fut rebaptisé « Bellérophon Â» après avoir tué involontairement son frère Déliadès lors d’un lancer de disque, ou, selon d'autres récits par une flèche dans le dos (il visait un cerf), avoir tué involontairement un noble corinthien tyran de son état, nommé Belléros[7]. 5 Mais pourquoi s’entraîner à considérer la fiction comme un cas juridique, et s’attacher à juger les personnages qui y évoluent, si l’on n’est pas soi-même juriste ? Et quand il y fut arrivé, sur les bords du rapide Xanthos, le roi de la grande Lycie le reçut avec honneur, lui fut hospitalier pendant neuf jours et sacrifia neuf bœufs. Julliot, Caroline, « Dans l’œil du talion : justice ou vengeance pour le Comte de Monte-Cristo ? », Cahiers Dumas, édition de l’Herne, 2020. Desormeaux, Daniel, « Dumas, auteur immoral », dans Jean-Baptiste Amadieu (dir. Eisenzweig, Uri, Le Duel introuvable, Vincennes, PUV, 2017. Â. Monte-Cristo, c’est aussi un des charmes du personnage, est le roi du déguisement et sait surprendre ses lecteurs et ses lectrices ; il s’invente, au fur et à mesure qu’avance l’intrigue, de multiples personnalités et vie parallèles ; de même, au cours de cette recherche, j’ai découvert, au fil du texte, de nombreux indices qui venaient contrarier ma vision première du personnage — et qui m’avaient totalement échappés lors des lectures et relectures précédentes. Il semblerait donc que dans le cas psychologique posé dans une œuvre d’imagination on doive échapper à l’incertitude. Dans ce procès, rappelons-le, il risque la peine de mort ; et je n’aurai vraisemblablement jamais fini de le juger58. Et, même quand le romancier nous permet de contempler, en pleine transparence, les intentions des personnages, ce privilège octroyé par la fiction est loin de toujours nous simplifier la tâche, car la plongée dans un esprit torturé et confus a toutes les chances de nous embrouiller encore davantage : comme l’a bien montré Jean-Louis Chrétien, « le paradoxe est que plus la conscience nous apparaît à nu, et moins nous sommes capables de porter un jugement, en tout cas un jugement ferme et définitif »28. 15C’est que, pour commencer, le narrateur ne nous donne pas toujours accès, aussi obligeamment que le pense Garçon, à l’intériorité des personnages. Et rien ne nous empêchera, à ce moment-là, de lui accorder, si on juge ce critère plus important, un éclatant acquittement. 43  Contrairement à ses méfaits précédents, qui relèvent clairement de l’assassinat, je retiens plutôt la qualification de meurtre pour Héloïse de Villefort lorsqu’elle entraîne avec elle son fils dans la mort ; puisque, on y reviendra, il semble évident qu’elle n’avait pas prémédité de le tuer. Le fléau ne cessa que lorsque les femmes vinrent lui demander grâce. Â, 32 Pardonnez-moi cette lourdeur tautologique : pour juger un personnage de fiction, il faut d’abord accepter l’idée qu’il y a, dans son cas, quelque chose à juger. Mais quand Bellérophon fut en haine aux dieux, il errait seul dans le désert d’Aléios[2] : « Objet de haine pour les dieux, il errait seul dans la plaine d’Alcion, le cœur dévoré de chagrins, évitant les traces des hommes Â» [3]. 23J’ai, ainsi, été sensible aux cris déchirants d’Edmond Dantès, que l’Inspecteur des prisons, mandaté par la monarchie un an après l’incarcération du héros au château d’If, n’a pas su écouter — condamnant définitivement le héros à croupir au fond de son cachot (où il pourrirait encore, s’il n’avait pas eu la bonne idée de s’échapper une dizaine d’années après) : Ayez donc pitié de moi, monsieur, et demandez pour moi, non pas l’indulgence, mais la rigueur ; non pas une grâce, mais un jugement ; des juges, monsieur, je ne demande que des juges (…) vous pouvez provoquer une enquête, vous pouvez, enfin, me faire mettre en jugement : un jugement, c’est tout ce que je demande ; que je sache quel crime j’ai commis, et à quelle peine je suis condamné ; car voyez-vous, l’incertitude, c’est le pire de tous les supplices41. Contexte américain, contexte occidental », les Cahiers de la Justice, 2016/2, n° 2, p. 372. 29  Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, éd. Aux États-Unis, où le Legal drama (aussi appelé Courtroom drama) constitue un sous-genre particulièrement populaire de la fiction10, c’est une coutume, déjà ancienne dans les Law schools, que d’organiser le procès des personnages de fiction pour que les avocat.e.s en herbe fassent leurs armes et peaufinent leurs effets de manche, avant de plaider dans des procès réels ; et, malgré des résistances dues à une formation en Droit fondée avant tout sur le rapport au texte de loi et non sur l’attention au cas singulier, cette pratique commence à se diffuser en France11. Leichter-Flack, Frédérique, Le Laboratoire des cas de conscience, Alma, 2012. Les habitants de Corinthe lui rendaient un culte héroïque. Mas, Marion, Kerlouegan, François, Le Code en toutes lettres. To what extend might this fictitious Court be relevant? Â. Dans ce jeu gratuit tu fais évoluer ton personnage au sein d'un clan aztèque, au Mexique juste avant la Conquête. 48  On pourra s’initier à cette problématique à travers l’article que j’ai proposé pour les Cahiers de l’Herne consacrés à Dumas (Caroline Julliot, « Dans l’œil du talion : justice ou vengeance pour le Comte de Monte-Cristo ? », Cahiers Dumas, édition de l’Herne, 2020, pp. (Paris, Minuit, 1998), la critique policière est aujourd’hui pratiquée collectivement, au sein du réseau Intercripol, par les équipes qu’il m’a été donné de coordonner depuis sa fondation1. A l’inverse, dans l’optique d’une réflexion critique qui, dans la lignée de la tradition continentale, considère la dialectique entre droit et littérature comme une occasion de s’interroger sur la pertinence des lois, le roman donne une occasion de naviguer entre des pôles normatifs sur lesquels, en tant que citoyen ou citoyenne, il me semble important de réfléchir : peut-on admettre l’idée d’un « droit à la vengeance », et, le cas échéant, comment le définir ? Â. Bornecque, Jacques-Henry, Introduction au Comte de Monte-Cristo, Paris, Classiques Garnier, 2014, p. lv-lvi. nécessaire]. Â. J’ai résumé, il y a longtemps, par une phrase dont je reconnais qu’elle est très paradoxale : « Dans notre société, tout homme qui ne pleure pas à l’enterrement de sa mère risque d’être condamné à mort »17. Lorsque le guerrier et sa monture revinrent, le roi les renvoya affronter les Amazones, alliées des Solymes. 2  Sur cette notion, voir Umberto Eco, Les Limites de l’interprétation, Paris, Grasset, 1987. Mais nul d'entre eux ne revit sa demeure, car l’irréprochable Bellérophon les tua tous. Au sommet de sa gloire, il entreprit de voler vers l’Olympe grâce à Pégase, s'estimant digne de séjourner avec les dieux. Composez votre armée de héros, affrontez les défis de Théria sur 300 niveaux et faites face aux joueurs du monde entier en temps réél dans l'arène ! Juger Monte-Cristo, c’est juger sa lecture. Bellérophon eut plusieurs enfants : Isandros, Hippoloque et Laodamie, la mère du héros Sarpédon. D'un côté se trouve un vaste ravin, où de la terre jaillissent des flammes. La fréquentation des fictions constitue alors une bonne occasion de préciser et d’interroger, en vue de cette hypothétique charge et, plus généralement, pour prendre position sur les projets de loi soumis au jugement démocratique, notre propre conception de la justice, et les biais de raisonnement susceptibles d’altérer notre sentence. », Fabula-LhT, n° 25, « Débattre d'une fiction », janvier 2021, URL : http://www.fabula.org/lht/25/julliot.html, page consultée le 05 avril 2021. La déesse à la noire égide ne lui en dit pas davantage au milieu du silence de la nuit. Présentation. Bref, rien qui ne nous prouve avec certitude qu’il ait voulu que l’empoisonneuse passe à l’acte, et encore moins qu’elle tue son fils, à qui elle vous un amour inconditionnel. Bellérophon naquit à Ephyre sous le nom d’Hipponoos. Elle lui remit une bride d'or et lui dit où trouver le coursier ailé. 1 Initiée par Pierre Bayard avec Qui a tué Roger Ackroyd ? 26Mais la partie la plus grave et la plus ardue du procès à mener contre Monte-Cristo serait sûrement l’examen de sa culpabilité dans la mort d’Edouard, fils de son ennemi juré, Gérard de Villefort, procureur du roi de son état. cit., p. 1327. Bernabé, Boris, « De la vengeance à la justice dans Le Comte de Monte-Cristo et Mathias Sandorf », Histoire de la Justice, n° 23, 2013. L’écrivain sait, ou croit savoir, le véritable esprit de l’être qu’il a imaginé pour les besoins de son œuvre. 33Pourtant, et c’est là l’une des originalités du roman, le Comte de Monte-Cristo lui-même ne cesse de s’interroger sur la justice de ses actes — jusqu’à regretter d’avoir, au moment le plus critique, « outrepassé les droits de la vengeance »51 : Dumas tente d’esquisser une psychologie du surhomme, à la fois décousue et haletante, nous le montrant partagé entre le vertige de l’omnipotence et la terreur de son rôle privilégié, en un mot tourmenté par le doute et rasséréné par la conscience que sa toute-puissance naît de la souffrance.52.