Cependant une profonde méfiance commune envers l'Iran a contribué à rapprocher ces dernières années Israël de pays du Golfe, dont l'Arabie saoudite. De plus, entre 1963 et 1978, plus d’un millier d’officiers algériens furent aussi reçus dans les écoles militaires françaises. Face au conflit, l’attitude diplomatique de la France consistait à nouveau en une forme de jeu d'équilibre. Cependant, il s'agissait d'un jeu d'équilibriste tant ce retour de Paris sur la scène arabe posait directement la question du développement des relations avec l’État d’Israël. Au niveau des échanges commerciaux avec le pourtour méditerranéen, l’action de la présidence de Georges Pompidou a été déterminante dès le début de la décennie. Or, en développant des contacts économiques et culturels avec un ou plusieurs partenaires d'importance, cet ostracisme politique et militaire pouvait être directement contourné. Un raidissement des relations exprimé notamment en 1973 par Menahem Begin (Likoud) : « le fait que le gouvernement (…) est prêt à vendre délibérément le sang juif pour le pétrole arabe (…), est la plus grande trahison depuis que le gouvernement Daladier avait trahi le pacte franco-tchécoslovaque. Le positionnement de la France à l’Unesco concernant les décisions « Palestine occupée » du conseil exécutif de l'UNESCO avait déjà éclairé les Israéliens sur le parti-pris diplomatique de la France. Non seulement la France était le plus gros fournisseur d'armes d'Israël mais encore ces échanges portaient également sur du matériel de très haute technologie à l'époque, à l'instar du chasseur-bombardier Dassault Mirage III qui fut massivement utilisé lors de la guerre des Six Jours. À la différence des États-Unis qui furent le premier pays à reconnaître le nouvel État juif (dans un temps record : 11 minutes après la déclaration d'indépendance faite par David Ben Gourion à Tel Aviv le 14 mai 1948), après l'Union Soviétique le 15 mai et le Royaume Uni le 20 mai, la France, qui a voté le 29 novembre 1947 la résolution de l'ONU en faveur de la création de deux États, l'un juif, l'autre arabe, sur l'ancien territoire de la Palestine mandataire confié aux Britanniques, n’a paradoxalement reconnu cet État officiellement que le 20 mai 1949, ceci lorsqu’un accord fut trouvé sur des dédommagements pour les établissements religieux français après la guerre israélo-arabe de 1948. Les années suivant la Seconde Guerre mondiale se caractérisent par des relations ambiguës entre la France et le Yichouv, les Juifs établis en Palestine confiée par mandat de la Société des Nations aux Britanniques depuis 1922, les Britanniques ayant déjà conquis la Palestine et Jérusalem dès décembre 1917. Alors que la France cherchait une solution négociée au Proche-Orient, le gouvernement de Menahem Begin avait opté pour une stratégie territoriale maximaliste (Sinaï égyptien et Golan Syrien compris) qui entrait en opposition avec les options de Paris et de ses partenaires européens. C’est dans ce contexte du renouveau des relations franco-arabes que le général de Gaulle a conceptualisé une réorientation progressive de la politique française à l’égard de son allié israélien. Au cours de son mandat, François Mitterrand a souvent insisté sur l’attachement de la France à l’existence, la reconnaissance et la sécurité d’Israël. Un ingénieur tunisien emporté par le coronavirus pendant la Omra. Pour un homme comme le général Moshe Dayan, ce soutien devait non seulement assurer une supériorité militaire à Israël mais plus encore, lui donner une puissance dissuasive contre toute attaque. Cette politique visait à accroitre le rôle de la France au Proche-Orient, mais ne lui a pas permis de jouer un rôle central dans le processus de paix d’Oslo commencé en 1993, durant lequel la France est restée globalement exclue[20]. En dépit des nombreuses analyses qui supposaient, à l’époque, que toute collusion entre les gouvernements français et israélien ne tiendrait que le temps que l’ordre soit rétabli en Algérie, cette coopération s’est cependant maintenue durant une décennie entière. Lors de la formation du gouvernement de Guy Mollet, l’Algérie était déjà soumise à des phénomènes de révoltes menées par les nationalistes du Front de libération nationale (FLN) et de son bras armé, l'Armée de libération nationale (ALN). Cette zone est revendiquée par les 2 états, le Liban et Israël. Dans cette logique, les ventes d’armes furent principalement ciblées sur les pays pour lesquels la France entendait ancrer davantage ses importations en hydrocarbures, l’Arabie saoudite et l’Irak. En encourageant les demandes du tiers monde, Paris trouvait ainsi un moyen de réorganiser l’ordre bipolaire en s’y insérant de manière indirecte. Il n’est pas sans rappeler dans ce dernier cas, l’expulsion des conseillers soviétiques d’Égypte, en 1972, qui avait entraîné une réduction des livraisons d’armes en provenance de Moscou. », http://www.jpost.com/International/Article.aspx?id=61643, « France, the EU presidency and its implications for the Middle-East, Relations entre Israël et l'Union européenne, Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, Représentations diplomatiques de la France, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Relations_entre_la_France_et_Israël&oldid=180222373, Article à illustrer Relations bilatérales, Article manquant de références depuis mai 2013, Article manquant de références/Liste complète, Portail:Relations internationales/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence, Pearson, Dorothy, « Shamir, Yitzhak », in. Ces orientations politiques correspondaient bien aux desseins du président Pompidou, puisqu'elles faisaient prévaloir in fine les analyses de l’Élysée au sein de la CEE. "Je pense que la normalisation du statut d'Israël au sein de la région y aurait un impact formidable", a déclaré le prince ben Farhan lors d'un entretien jeudi à la chaîne de télévision américaine CNN. Par ailleurs Nicolas Sarkozy critique l’usage fait par Israël de la force armée. Le déclenchement de la Seconde intifada a provoqué une rapide dégradation des relations franco-israéliennes[13]. En dépit de quelques incidents, les contacts entre les capitales étaient donc assurés. Annexe IV. Ainsi, entre 1974 et 1977, une série d’accords d’exploitation de gisements furent obtenus par la Compagnie française des pétroles et l’IPC à Bagdad. Cette coopération est exclusive de toute ingérence dans un domaine qui relève de leur souveraineté ». Opposés sur l’échiquier politique, la droite et la gauche israéliennes firent cependant front face à l'Égypte. Il s’agissait notamment de contrats portant sur les premiers chasseurs Mystère IV. "Cela serait extrêmement bénéfique à la fois sur les plans économique, social, et du point de vue de la sécurité", a-t-il ajouté. Pour ce qui est de la Tunisie et du Maroc, ces pays entretenaient relativement de bonnes relations avec le gouvernement français. De tels éléments ne pouvaient que contribuer à renforcer les relations tissées entre les deux États. Le rapprochement concret des gouvernements français et israélien s’est illustré de manière significative dès 1955 avec l’affaire des armes tchèques livrées à l'Égypte. Il s'agit là d'une continuité dans la politique de la France puisque l'idée d'une Palestine État observateur non-membre a été formulée pour la première fois par le précédent président de la République, M. Sarkozy[48]. Dans ce contexte de la fin des années 1950, l’alliance franco-israélienne comprenait toujours une coopération militaire renforcée ainsi qu’un soutien diplomatique mutuel. Au Proche-Orient, le retour de la France n’en fut pas moins des plus prudents en raison des ressentiments laissés par la crise du canal de Suez. Exclue du pacte de Bagdad par ses partenaires occidentaux, elle venait pour autant de rééquilibrer la balance des forces régionales. Toutefois, le chef d'État français entendait exclure cette coopération militaire de toute partialité au Proche-Orient, ainsi, il devait déclarer en 1976 que « la sécurité des pays de la région est de leur seule responsabilité (…). Il avait une grande sympathie pour les dirigeants politiques en Israël ; dans ses Mémoires, il devait ainsi exprimer son amitié pour le premier ministre de l'État hébreu, « [v]oici et revoici David Ben Gourion ! Par la suite, le président français a critiqué, lors de propos confidentiels, le premier ministre israélien en estimant que Benyamin Netanyahou avait « transformé cette cérémonie en meeting électoral » et qu'il n'avait donc pas été « correct »[44] en politisant[45] ce moment de concorde nationale[46]. C'est pourquoi la France ne cèdera pas sur la prolifération nucléaire. J’en viens à me demander si cette solitude et ce silence ne s’expliquent pas par le retour de la nuit dans les esprits et dans les cœurs en plein vingtième siècle »[12]. Voir, Site officiel de la chambre de commerce France-Israël. À l’époque, l'un des clients était Israël. Celle-ci fut prononcée de facto à compter du 20 janvier 1949, puis de jure (complète et définitive) que le 20 mai 1949[3], après qu’un accord fut trouvé concernant les compensations pour la destruction des édifices religieux français lors de la guerre d'indépendance. Ainsi, c’est notamment pour éviter de voir l'influence américaine supplanter totalement celle exercée par l'URSS que Paris a opté pour un renforcement de sa coopération militaire avec Le Caire et le monde arabe en général. Cette expédition militaire devait porter un coup au régime de Nasser sous le couvert de la reprise d'une institution internationale, reconnue depuis 1888 par la convention de Constantinople. À Paris, il était apparu évident qu’Israël représentait un partenaire en cas d’attaque contre l’Égypte, eu égard à l'état de belligérance. De même, le gouvernement français ne livre pas aux Britanniques par exemple Yitzhak Shamir, grand nom du sionisme de droite, membre du Lehi (ou groupe Stern) considéré comme terroriste par les Britanniques alors qu'il s'est échappé d'un camp militaire en Erythrée en 1946 et qu'il est présent à Djibouti. Le départ des 80 000 soldats, dès l’automne 1955, a donc provoqué une rupture du statu quo et un sentiment de menace militaire pour les Israéliens, cela pour différentes raisons. Toutefois, le point faible de cette stratégie méditerranéenne tenait cependant dans le maintien d’un statu quo territorial et dans l’absence d’un nouveau conflit armé entre Israël et ses voisins. Au-delà de ses points d’appuis politiques ou économiques traditionnels à l'instar de la Syrie et de l'Irak, la France se tourne également vers des pays envers lesquels sa diplomatie avait jusqu’alors fait preuve d’une moindre assiduité, comme les monarchies pétrolières du Golfe dont les richesses pétrolières et la situation géopolitique paraissent particulièrement prometteuses. Un programme ambitieux visant à ouvrir à tous les pays du bassin méditerranéen des accords de coopération (volets commercial, financier et social). Cette décennie allait être marquée par un accroissement important des échanges économiques entre les deux versants de la Méditerranée. Les élus socialistes de la IVe République sont souvent d’anciens résistants. Benyamin Netanyahou, pour sa part, s'est félicité de la « position ferme » de Paris contre « les tentatives impossibles à stopper de l'Iran pour se doter d'armes nucléaires »[58]. Le président Sarkozy, à son corps défendant, témoigne de cela en confiant en 2011 au président Obama de passage à Cannes qu'il ne supportait plus Benyamin Netanyahou, premier ministre d'Israël, qualifié au passage de « menteur »[31]. De plus, cette politique a provoqué de nouvelles tensions non seulement avec Israël mais également avec la communauté juive de France, inquiète par ailleurs par le passé trouble de François Mitterrand sous le gouvernement de Vichy et par ses amitiés avec des anciennes personnalités du régime comme René Bousquet, ancien secrétaire général de la police de Vichy[21]. S'il maintient des propos durs à l'endroit du leadership palestinien, M. Netanyahu a défendu la normalisation récente des relations avec des pays arabes (Emirats, Bahreïn, Soudan, Maroc) et rêve de l'étendre à l'Arabie saoudite. ». Le renforcement de la politique commerciale arabe et la position semi-équilibrée lors du conflit d’octobre 1973, s’inscrivaient directement dans l’horizon gaulliste. Sur le plan des échanges commerciaux et bien qu'Israël pouvait se targuer, en 1968, de procéder à un volume d’échanges supérieur à tout État arabe avec la France, la situation s’était largement inversée lors du mandat pompidolien. Au début des années 1960, le lanceur Shavit ((en français : « comète »)) était propulsé avec succès grâce à la technologie française ; celle-ci fut aussi utilisée bien plus tard dans les projets de missiles Jéricho. Le puissant royaume pétrolier répète régulièrement sa position qui est de ne pas avoir de relations formelles avec Israël tant qu'un accord n'est pas conclu pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Pour Frédéric Encel, les mandats de François Mitterrand puis de Jacques Chirac permettent un rééquilibre de la politique française vis-à-vis d'Israël[1], marquée d'abord par la première visite officielle d'un président de la République française, François Mitterrand, en Israël. Les divergences d’opinions concernent notamment les constructions dans les colonies israéliennes, la reconnaissance d’Israël par les Palestiniens en tant qu'État juif et la démilitarisation d'un futur État palestinien[41]. Elle a également occupé une place centrale dans les discussions à l’ONU concernant la Résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies appelant au cessez-le-feu[25]. Les relations entre la France et Israël ne sont néanmoins pas affectées par cet incident. C'est ainsi que la France fut progressivement considérée comme l'allié idéal car en échange de ces objectifs précités, Israël pouvait toujours l’aider à reprendre pied au Proche-Orient. Toujours au niveau de la coopération technique et dans le prolongement du programme atomique israélien, le gouvernement français participa activement au programme balistique israélien. Dès lors, bien avant leur arrivée au pouvoir, un courant pro-israélien était présent dans une frange de ce parti. En effet, pour lui, toute négociation devait passer par la désignation d’un organe crédible et représentatif des Palestiniens, parmi la nébuleuse de mouvements de libération. Le nouvel intérêt que la France porte au sionisme dans la période suivant la fin de la Seconde Guerre mondiale vient non seulement d'un sentiment de culpabilité vis-à-vis des Juifs mais aussi d'une certaine volonté d'opposition au Royaume-Uni en l'empêchant de dominer le Proche-Orient, après le retrait de la France du Liban et de Syrie. Anciens résistants, ils avaient une sympathie pour l’État d’Israël notamment par le souvenir de la Shoah, de la lutte contre l’occupant nazi ainsi que des victoires comme celle de Bir Hakeim durant laquelle s'illustrèrent des combattants juifs. Ainsi, la France a conféré à l’OLP et à ses revendications une nouvelle légitimité[19]. Fort de ses soupçons sur l’imminence d’un conflit, le 2 juin, le général De Gaulle vint à décréter un embargo préventif sur les ventes d'armes à destination du Proche-Orient. Cependant, il constituait une occasion pour rallier Israël au sein d'une coalition axée contre l'Égypte, cela d'autant que la décision du mois d'octobre 1956, visait à créer un commandement unique des troupes militaires égyptiennes, syriennes et jordaniennes et favorisait l'idée d'une frappe préventive en Israël. David Revault d'Allonnes et Laurent Zecchini, conférence de presse donnée le 27 novembre 1967, massacre des athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich, Organisation de libération de la Palestine, Résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations unies, décisions « Palestine occupée » du conseil exécutif de l'UNESCO, http://www.capefrance.com/en/conferences/2005/5/photo_2618.html, « Les relations franco-israéliennes 2000-2007 : Quel bilan ?